Venise au XVIIIe sie?cle n’est pas seulement la ville du Carnaval et de Goldoni, mais aussi une ville industrieuse. A? cette e?poque, un petit objet apparemment sans valeur relie l’ancienne Dominante au monde : les perles de verre. Issues d’un me?lange particulier entre savoir-faire technique, exploitation de la main-d’œuvre, organisation flexible du travail et esprit d’entreprise des ne?gociants, les perles de Venise connaissent un succe?s et une diffusion plane?taire au XVIIIe sie?cle. A? l’aide de sources ve?nitiennes, anglaises, franc?aises et portugaises, le livre parcourt la filie?re des perles ve?nitiennes, des techniques de production et de l’organisation du travail a? Venise, jusqu’aux routes et aux marchands qui les diffusaient dans le monde entier : de la Me?diterrane?e a? l’oce?an Indien, de la Baie d’Hudson aux diffe?rentes re?gions africaines. Ce parcours vise a? montrer comment la spe?cialisation dans un produit de niche permet a? un syste?me e?conomique me?diterrane?en de rester accroche? aux principaux flux commerciaux internationaux de la fin de l’e?poque moderne. Ce faisant, il ambitionne donc de contribuer au de?bat scientifique qui, depuis quelques anne?es, est en train de questionner l’ide?e de de?cadence de la Me?diterrane?e a? l’e?poque moderne, et de pre?ciser la position de Venise dans l’e?conomie europe?enne. A? travers l’e?tude des perles de verre, l’image de Venise est donc celle d’un centre e?conomique profonde?ment interconnecte? aux commerces mondiaux du XVIIIe sie?cle. |